Première Journée d'études et de Recherche 1994


Argument

 


C'est au prix d’une perte d’être que le petit d’homme vient au monde.

 

Par le cri qu’il pousse quelque chose est perdu pour toujours.

 

De là, l’Autre dit : “tu appelles, c’est donc qu’il te manque quelque chose”.

 

La mère interprète le cri de l’enfant comme un manque qui vient recouvrir le sien propre. Par cette opération s’institue une dialectique qui pose la place du sujet dans le désir de l’Autre et par là même le sien propre.

 

Lorsque l’enfant présente un ou des handicaps, une faille s’ouvre pour la mère qui se trouve atteinte dans son narcissisme même. Il s’en suit qu’elle s’en trouve coupable souvent.

 

Dans ce moment la réponse qui lui vient de l’Autre, par l’annonce du handicap ou par la mise en place d’un projet thérapeutique va avoir pour elle et son enfant des effets déterminants.

 

L’équipe pluridisciplinaire lorsqu’elle est à même d’intégrer dans un même projet les diverses interventions qui s’imposent : pédiatriques, diagnostic biologique ou génétique, psychothérapie, psychomotricité, kiné, dans le soutien qu’elle apporte à l’enfant, permet qu’il se construise une image de lui différencié de la mère. L’enfant ne disparaît pas sous le signifiant du ou des handicaps et se constitue comme sujet.

 

Françoise KŒHLER