Troisième Journée d'étude et de Recherche 1997

 

 

 

Argument

 

L’évolution de la science a déclenché une nouvelle crise de civilisation. Les données actuelles de l’économie européenne laissent penser que l’exclusion liée au chômage n’est pas conjoncturelle, mais structurelle. Dans toutes les révolutions sociales et économiques, ce sont les plus fragiles qui sont touchés, actuellement ce sont plutôt les jeunes.

 

En cas de graves problèmes, on le sait, il faut trouver un coupable, c’est quasiment un réflexe. Le coupable tout désigné, c’est le plus proche, celui qui s’occupe des jeunes, c’est l’École. Et il y aurait facilement un consensus pour crier haro sur l’École.

Pourtant notre École donne à de plus en plus de jeunes la chance de se réaliser. Un jeune chômeur instruit reste le plus souvent un citoyen responsable et tôt ou tard il retrouvera un emploi. Un jeune sans l’instruction minimale que donne l’École primaire et le collège risque de se trouver pour toujours disqualifié socialement et moralement.

 

Le propos de cette journée est de réunir ceux qui sont concernés par la mission de l’École et son souci éthique de lutter contre l’exclusion.
L’École est-elle seulement l’affaire des enseignants ou celle de tous ? Elle met au travail le désir et le savoir. L’échec scolaire : a-t-il pour cause un symptôme psychique, reflète t-il un échec social ou met-il en évidence un défaut inné des compétences ?

 

L’École est d’abord celle des usagers, des enfants, de leurs parents et des enseignants, elle doit être aussi le souci des éducateurs, des thérapeutes et des politiques.
L’École a-t-elle une mission impossible ? FREUD définissait trois tâches impossibles : gouverner , éduquer, psychanalyser. Comment faire l’impossible ? N’est-ce pas là la cause du casse-tête qu’éprouve les enseignants ?

 

Cette troisième journée réunit comme les deux précédentes, dans un souci de pluridisciplinarité, ceux qui sont appelés à se rencontrer autour de questions essentielles concernant l’enfance. Elle propose de vrais débats, des disputes, “disputatio” au sens où l’entendaient les anciens, entre des protagonistes qui soutiennent des visées différentes, non pour animer de vaines querelles mais dans le but que chacun y trouve matière à réflexion et une plus grande efficacité dans son travai

Françoise KŒHLER