Présentation de l'Association

 

 

L'association Petite Enfance et Psychanalyse, association loi 1901, a été fondée en 1993 par des praticiens se référant à l'enseignement de Sigmund Freud et de Jacques Lacan. Elle a pour but de promouvoir toutes formes de contributions permettant l'éveil, l'épanouissement et la socialisation du jeune enfant. L'infantile est ici également à considérer du point de vue de la persistance de l'infantile dans le psychisme humain durant la vie y compris à l'âge adulte, en lien avec le fonctionnement de l'inconscient.


Cette association s'adresse à des professionnels exerçant dans différents champs, auprès d'enfants ou d'adultes (éducation, enseignement, justice, psychologie, santé, psychiatrie...), intéressés par l'échange et la confrontation d'expériences et de points de vue, souhaitant mettre au travail, à la lumière des apports de la psychanalyse, ce qui les questionne dans leur pratique quotidienne.


L'association propose différentes formes de rencontre et de formation, notamment dans la région Nord Picardie mais aussi dans d'autres régions : journées d'étude, modules de formation publiés annuellement dans le catalogue de l'Institut Francophone Psychanalytique de Recherche et de Formation, séminaires, groupes de travail, cartels, groupes d'analyse des pratiques. L'association peut étudier d'autres demandes de formation. Les formations effectuées par l'association Petite Enfance et Psychanalyse peuvent être prises en charge au titre de la formation professionnelle continue.


L'association Petite Enfance et Psychanalyse s'est engagée dans des partenariats avec d'autres associations : "Extension de la Psychanalyse dans la Francophonie", "Association Marocaine de Psychanalyse", dans le but  de favoriser l'étude et la recherche par le biais d'échanges nationaux et internationaux. Elle a collaboré à ce titre à l'organisation de conférences et de colloques au Maroc et en Grèce, au séminaire « La langue, les langues » à Paris.


L'association Petite Enfance et Psychanalyse participe régulièrement à des actions et activités professionnelles et culturelles (cinéma, théâtre, etc.), sous forme d’organisation de débats. L’association est ouverte à toute demande qui pourrait lui être faite par des organismes, des institutions ou des particuliers.

 

La Psychanalyse

Une théorie mais aussi une pratique

Une théorie mais aussi une pratique
 

 
Rappelons brièvement que la psychanalyse est « née » à Vienne, en 1896[1]. Son fondateur, Sigmund Freud, a d’abord été neurologue[2], avec une solide formation scientifique[3]. Il a été en outre formé par les plus grands spécialistes de son époque (Th. Meynert, E. Brücke, J.M. Charcot, etc…). D’abord orienté vers la recherche pure, mais confronté à la souffrance des hystériques - rejetées par la médecine traditionnelle - Freud fut amené à s’intéresser à la « psychologie »[4]. Il renonce alors à l’hypnose et élabore la psychanalyse à partir de l’écoute des patientes hystériques qui lui indiquaient la voie de « l’association libre »[5].
Dès sa rencontre avec les hystériques, Freud constate que le sujet « n’est pas maître dans sa demeure », et qu’il est travaillé - à son insu - par des pensées qui échappent à sa conscience. Celles-ci se manifestent de diverses façons : rêves, lapsus, actes manqués, symptômes[6].Freud se laisse enseigner par ces patients et s’intéresse à ce qui achoppe dans leur discours.
En interprétant ces manifestations comme des productions de l’inconscient, Freud leur donne un statut scientifique qu’il requestionne tout au long de sa vie[7] [8].

L’avancée effectuée par la pensée freudienne a permis à l’Homme de prendre la mesure de l’insu en lui-même, à savoir, une obéissance de la pensée aux lois du langage et de l’inconscient. La pensée consciente ne gouverne pas tout de la vie psychique. En effet, une part irréductible échappe à la conscience et à l’entendement.

Par conséquent, même si une société se préoccupe du « bonheur » de chaque citoyen, il demeure un « reste », une part de souffrance psychique, qu’elle ne peut résorber et dont la psychanalyse se charge.
Bien que l’intérêt de la psychanalyse soit centré sur l’étude des processus psychiques inconscients, leur manifestation peut néanmoins se repérer dans divers champs (culturel, social, politique…).
La psychanalyse opère par la parole et elle en démontre la valeur curative. Elle dispose d’outils conceptuels majeurs dont les principaux sont : le transfert et l’interprétation.


L’enfant et l’infantile


En raison du polymorphisme pulsionnel [9], la métapsychologie freudienne [10] nous impose d’effectuer une distinction entre l’enfant et l’infantile. La référence à l’enfant et à l’infantile dans la vie psychique de l’adulte est incontournable dans le champ de la psychanalyse.
- comment Freud s’y confronte-t-il ?
- par quelles voies est-il amené à les différencier ?
Comme il le mentionne lui-même, Freud a peu l’expérience des enfants [11]. Par conséquent, c’est en écoutant ses patients adultes qu’il a mis à jour la valeur humaine, essentielle, du temps de l’enfance. Il reconnaît, notamment en lui-même, comment le travail de toute sa vie a été déterminé par les impressions de son enfance[12].

Dès décembre 1899, Freud, dans l’exaltation de sa découverte, n’hésite pas à s’identifier à l’archéologue Heinrich Schliemann [13] exhumant le site de Troie, en découvrant, alors qu’il ne s’est pas directement occupé d’enfant, ce temps inexploré de la petite enfance[14].

L’infantile, dans l’œuvre freudienne, est inauguré par la découverte de la sexualité infantile. Celle-ci conduit Freud à faire le constat de la primauté de l’infantile et de la négligence dont il a été l’objet, notamment en raison des résistances soulevées par cette découverte jugée scandaleuse.
Freud est ainsi amené à reconstruire les voies par lesquelles le psychisme de l’enfant s’organise. Il définit l’enfance comme ce qui figure déjà l’existence individuelle, la « préhistoire » en quelque sorte du sujet. Il est alors contraint de reconnaître que l’enfant est « travaillé » par des pulsions, des désirs, des émois semblables à ceux des adultes. A ce bouillonnement pulsionnel, l’enfant répond par une « soif de savoir », écrit Freud[15]. Sa préoccupation majeure est de tenter de résoudre l’énigme suivante : d’où viennent les enfants ? Question à laquelle il va tenter de répondre en élaborant « les théories sexuelles infantiles »[16] [17].

L’enfant - devenu ici « chercheur » - va tenter de construire un savoir nouveau, inédit. Chez Hans[18], Freud repère que sa soif de connaissance est intriquée avec sa curiosité sexuelle. Il note également un lien direct entre cette curiosité sexuelle et la capacité de Hans à entrer dans le domaine des connaissances abstraites. Une brèche va dès lors s’entrouvrir dans l’activité de pensée. Celle-ci est conçue comme une « poussée de savoir »[19], qui va infléchir la construction psychique.

Cependant, l’amnésie infantile va remanier et transformer le passé lointain, l’enfance, en le réduisant à un passé « préhistorique »[20]. La structure psychique se trouve aveuglée et dominée par le refoulement tant primaire que secondaire, lequel recouvrira de sa pénombre les débuts de la vie sexuelle. Sous l’effet du refoulement, les impressions sexuelles de l’enfance sont rejetées dans l’inconscient. L’ombre portée de cette période marquera de son sceau toute la vie du sujet, notamment par l’orientation qu’elle va insuffler au désir.
Notons que le polymorphisme pulsionnel de l’enfant, relevé par Freud, est régulé par une économie, guidée par le principe de plaisir-déplaisir, sous-tendue et tiraillée à la fois par l’hallucination (désir) et la perception (réalité). Ainsi, se trouve mis en œuvre le fonctionnement psychique inconscient, selon le mode primaire et secondaire et l’instance refoulante.

 

Néanmoins, c’est dans la reconstruction de la névrose infantile du jeune homme aux loups[21] que Freud recherche l’infantile. Par conséquent, c’est d’abord par les résultats de l’exploration psychanalytique des adultes (c’est-à-dire par les névroses de transfert) qu’il a pu affirmer, rétroactivement, l’importance et la portée du temps de l’enfance.

Dès lors, du discours et des associations de l’analysant surgit l’enfant qu’il a été, même si structurellement, il y a une séparation. En effet, dans la cure de l’adulte, l’enfant n’apparaît que dans la reconstruction[22]. Aussi, le travail de la cure consiste à reconstruire l’infantile afin de lever le voile sur l’amnésie. L’oublié, le refoulé, l’inconnu, c’est précisément ce qui va compter et insister dans la chaîne signifiante.
La psychanalyse peut permettre de mettre en évidence le temps « infantile ». Elle démontre que son enracinement est fondateur de l’inconscient, dont les processus intemporels s’originent dans les constellations d’événements historiques antécédents la vie du sujet [23].

L’infantile - conçu comme un assemblage d’expériences historiques et fantasmatiques, terreau des fantasmes originaires inscrits sous forme de traces mnésiques - peut s’apparenter à un lieu des premières émergences pulsionnelles, « préhistoriques », car non encore représentables psychiquement. L’infantile - préhistoire et strates d’une civilisation ancienne - est à reconstruire à partir de fragments [24] qui ne sont pour la psychanalyse que langagiers.

La représentation de l’infantile, nous ne pouvons l’appréhender que par les théories sexuelles infantiles et les traces mnésiques subsistantes. C’est par l’infantile, « préhistoire du complexe d’Œdipe », écrit Freud [25], avec la bisexualité psychique le composant, que le psychisme va pouvoir advenir.

Dès 1925, Freud note [26] que la recherche psychanalytique s’est déplacée du névrosé vers l’enfant. L’enfant, sujet en construction, est encore dépendant de la position de ses parents. A de rares exceptions, il ne demande pas et il ne se plaint pas ! Son symptôme est enraciné dans l’économie psychique de la famille, en lien direct avec l’inconscient des parents. Par conséquent, la demande de l’enfant est intriquée, nouée, dans celle de ses parents, dont « le symptôme se trouve en place de répondre à ce qu’il y a de symptomatique dans la structure familiale »[27]. Pour être entendu, l’enfant doit passer par ses parents, lesquels pourront ou non lui permettre d’adresser sa demande à un analyste.

Partant du constat de l’existence d’une affinité de structure entre l’infantile et l’inconscient, la psychanalyse a pu mettre à jour l’enracinement infantile. Peut-elle alors faire sien le constat que nous sommes construits psychiquement par l’enfant en soi ?
Aujourd’hui, il n’est pas étonnant ni douteux - malgré la contestation[28] dont la psychanalyse est l’objet - de rappeler que la découverte freudienne a permis de dégager une proximité, un lien entre l’infantile et l’inconscient. Ceci peut-il alors l’autoriser à souscrire à l’adage selon lequel « l’enfant est le père de l’homme »[29].
La mise à jour de l’infantile a permis à Freud de repérer comment les fonctions psychiques les plus valorisées par les humains (sublimation) procèdent dans leur fondement de l’infantile, lequel organise le rapport au savoir à partir du désir inconscient dont l’origine est toujours infantile.


La psychanalyse : un discours spécifique et une éthique

 

Si la psychanalyse procède de la singularité, du « cas par cas » et que son acte s’effectue dans la solitude, néanmoins, elle se soucie du lien social permettant de faire tenir ensemble les sujets. Préoccupés, dès le début, de la transmission de la psychanalyse[30], Freud et ses élèves se sont regroupés en association. La psychanalyse s’intéresse au fondement du lien social unissant les hommes entre eux. Elle cherche à faire lien, à diffuser et à partager le transfert (sans toutefois faire l’économie de l’ambivalence inhérente à toute communauté humaine).

Dès 1930, Freud a repéré le malaise généré par la culture[31], en raison du nécessaire sacrifice pulsionnel auquel les hommes doivent consentir afin de construire la civilisation.

Lacan reprit cette question en 1969 [32] et spécifia quatre modes de discours, c’est-à-dire de fonctionnements permettant de rendre compte de la formation des échanges langagiers entre les êtres humains, mais également de repérer les rapports que le sujet entretient avec son désir et son fantasme.

C’est notamment en se référant à ce que Freud nomme « les métiers impossibles »[33] (gouverner, éduquer, psychanalyser) que Lacan élabore les trois premiers discours, le quatrième étant celui de l’hystérique.

Pour Lacan, le discours de l’analyste « est justement celui qui peut fonder un lien social »[34], en situant l’inconscient comme champ d’un nouveau savoir, auquel la cure psychanalytique peut permettre l’accès. Ce discours, précise Lacan, « doit se trouver à l’opposé de toute volonté au moins avouée, de maîtriser »[35].

 

Mais comment le sujet peut-il accéder à ce savoir nouveau ? Afin de mieux nous aider à clarifier cette question, nous nous appuierons d’abord sur l’exemple des apprentissages scolaires. Dans ce domaine, il est généralement admis que le discours du maître peut permettre le soutien des apprentissages par l’instauration d’un lien transférentiel entre le maître et l’élève, comme Freud nous l’indique dans « la psychologie du lycéen »[36].

Dans le cadre de la cure psychanalytique, en revanche, ce qu’elle permet, c’est un engagement de la parole (par l’association libre régie par la loi du signifiant). Dès lors, « ce que la psychanalyse révèle, c’est un savoir in-su à lui-même (…). C’est un savoir qui bel et bien s’articule, (et) il est structuré comme un langage »[37].
 

Cette parole, déroulée sous forme d’association libre, va permettre l’émergence des formations de l’inconscient, car « les processus de pensées (…) ne nous sont connus que par des paroles »[38].

Bien que la psychanalyse se soutienne d’un lien singulier - le transfert entre l’analysant et l’analyste - elle démontre cependant que toutes les formes de lien social sont structurées par la demande. Celle-ci se construit dans un rapport au désir.

En reformulant la découverte de Freud, Lacan va resituer le binaire demande - désir dans son articulation au besoin. Tout en affirmant que la singularié du désir est au fondement logique du « cas par cas », la psychanalyse reconnaît que les demandes, en revanche, sont plurielles.

La clinique contemporaine nous confronte aux effets ravageurs du ravalement du désir, au bénéfice du besoin, avec son cortège d’objets de consommation, toujours plus nombreux et insatisfaisants, car l’objet primordial, la mère, est irrémédiablement perdue.

De nos jours, le sujet est en perte des repères établis. La structure familiale classique se trouve fragilisée. Les recompositions de la famille moderne paraissent sans limites (procréation médicalement assistée, famille mono-parentale, homo-parentale, etc…).

Cette transformation de la société génère l’effacement des rôles spécifiques au sein de la famille (défection de l’autorité du père) induisant ainsi une mise à mal de l’ordre familial [39] [40]. Ces remaniements familiaux confrontent l’enfant et la société à une perte des repères psychiques, juridiques et [41] sociaux. Le sujet se trouve face à un réel qui interroge.

Face à cette perte des repères engendrée par ce discours, quel va être le mode de réponse du sujet ? Comment va-t-il s’opposer au ravalement du désir ?

L’enfant y répond en produisant des symptômes. Outre les symptômes classiques (l’échec scolaire), l’hyperactivité [42], érigée comme une nouvelle pathologie, vient révéler tout en la voilant l’angoisse qui la sous-tend, à savoir que l’objet est trop présent, que « le manque vient à manquer » précise Lacan[43].

Chez l’adolescent, l’échec scolaire, les troubles alimentaires (anorexie, boulimie), les passages à l’acte, les suicides, deviennent alarmants et constituent pour le sujet autant de modes de questions sur le désir de l’Autre.

Quant à l’adulte, le signifiant « dépression » vient recouvrir des symptômes très variables sous-tendus par divers modes de fonctionnement psychique sous-jacents.

Bibliographie

Bibliographie


[1] S. Freud, « L’hérédité dans l’étiologie des névroses » (1896), texte original en français, in Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, 1981, Freud utilise pour la première fois le terme de psychanalyse, p. 55.

[2] S. Freud, Contribution à la conception des aphasies, trad. C. Van Reeth, Paris, PUF, 1983.

[3] S.Freud, Résumés des travaux scientifiques du Dr Sigm. Freud, Privatdocent, 1877-1897, in Œuvres complètes psychanalyse, vol III, 1894-1899, Paris, PUF, 1989, pp 181-217.

[4] S. Freud, Esquisse d’une psychologie scientifique, trad. A. Berman, in Naissance de la psychanalyse, Paris, PUF, 1979, pp 313-396.

[5] (Madame Emmy Von N, Le 1er mai 1889, ordonna à Freud de la laisser parler librement). S. Freud, J. Breuer, Etudes sur l’hystérie, trad. A Berman, Madame Emmy Von N., Paris, PUF, 1975, pp 35-82. Mademoiselle Anna O. qualifia le procédé psychanalytique par le terme de « talking cure » (cure par la parole) et de « chimney sneeping » (ramonage). 1895. In Etudes sur l’hystérie (op. cit.).

[6] S. Freud, Introduction à la psychanalyse, trad. S. Jankelevitch, Paris, PBP, 2001.

[7] S. Freud, Œuvres complètes Psychanalyse, vol. XV, 1916-1920, « Au-delà du principe de plaisir » (1920), Paris, PUF, 2002, pp. 273-378.Freud a toujours travaillé dans un aller-retour constant entre la pratique clinique et la théorie. Certains faits cliniques, sociaux et politiques ont démontré l’existence d’une force pulsionnelle oeuvrant à l’encontre des intérêts conscients du sujet. Ainsi en 1920, est-il amené a refonder sa théorie. Il avance l’idée d’une « pulsion de mort ». Ce tournant sera à l’origine de ruptures au sein de la communauté psychanalytique.

[8] Dans les deux ouvrages suivants, Freud fait un retour sur sa théorie de l’angoisse :S. Freud, Inhibition, symptôme et angoisse (1926), trad. M. Tort, Paris, PUF, 1986.
S. Freud, XXXIIè Conférence : angoisse et vie pulsionnelle (1932) in Nouvelles conférences, trad. R.M. Zeitlin, Paris, Gallimard, 1984, pp. 111-149.
[9] S. Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle, trad. Ph. Koeppel, Paris, Gallimard, 1987. Freud aborde ici une approche psychique du sexuel et avance l’idée de la disposition perverse polymorphe chez l’enfant.

[10] S. Freud, «Métapsychologie» in Œuvres Complètes – Psychanalyse vol. XIII, 1914-1915, Paris, PUF, 1994
[11] « je n’eus pas l’occasion de faire des observations directes sur l’enfant. Ce fut donc un triomphe extraordinaire, lorsque, je réussis, des années plus tard, à confirmer la plus grande partie de ce qui avait été découvert par l’observation et l’analyse directes de très jeunes enfants. (…) il y avait au fond de quoi se sentir honteux d’avoir fait une telle découverte ». S. Freud, Sur l’histoire du mouvement psychanalytique, trad. C. Heim, Paris, Gallimard, 1991, p. 33.

[12] Sigmund Freud présenté par lui-même, trad. F. Cambon, Paris, Gallimard, 1985.

[13] Schliemann Heinrich (1822-1890), archéologue allemand, grand érudit. Il fit fortune comme commerçant, apprit seul les langues anciennes et s’installa en Grèce, dans le but de rechercher les sites décrits par Homère, ouvrant la voie à l’archéologie grecque et à l’étude de la civilisation mycénienne. Dictionnaire Petit Robert des noms propres, Le Robert, Paris, 1997, p. 1886.

[14] « Nous avons découvert profondément ensevelie sous toutes les fantaisies, une scène provenant de sa période originaire (avant l’âge de 22 mois) (…) C’est comme si Schliemann avait exhumé encore une fois la ville de Troie que l’on tenait pour légendaire ».S. Freud, Lettres à Wilheim Fliess, 1887-1904, trad. F. Robert et F. Kahn, Paris, PUF, 2006. Lettre du 2.12.1899, pp. 496-497.

[15] S. Freud, « Les explications sexuelles données aux enfants » (1907), trad. D. Berger, in La vie sexuelle, Paris, PUF, 1982, p. 11.

[16] L’enfant élabore ses théories à partir de trois points : 1° valeur universelle du phallus pour les deux sexes (seul l’organe mâle compte); 2° théorie cloacale de la conception et de la naissance ; 3° conception sadique-anale du coït. Freud voit un lien entre ces constructions théoriques et le développement des facultés intellectuelles. S. Freud, « Les théories sexuelles infantiles » (1908), trad. J.B. Pontalis, in La vie sexuelle, Paris, PUF, 1982, pp. 21-22, p. 123.

[17] Pour J. Lacan, les théories sexuelles infantiles sont structurées comme un mythe. Le séminaire, Livre IV, La relation d’objet, (1956-1957), texte établi par J.A. Miller, Paris, Seuil, 1994, séance du 27 mars 1957, p. 252.

[18] S. Freud, « Analyse d’une phobie chez un petit garçon de 5 ans » (Le petit Hans), in Les cinq Psychanalyses, trad. M. Bonaparte, R.M. Loeweinstein, Paris, PUF, 1985, p. 96. La cure fut menée par le père de Hans et publiée en 1909. Elle confirme les thèses sur la sexualité infantile, l’angoisse de castration et le complexe d’Œdipe.

[19] Op. cit.en 15, S Freud, « les théories sexuelles infantiles », p. 16.

[20] Op..cit..en 9, S Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle, C’est Freud qui le met en italique. p. 97. Il attribue à l’amnésie infantile l’oubli des premières années de la vie (6 à 8 ans environ).

[21] S. Freud, « Extrait de l’histoire d’une névrose infantile » (L’homme aux loups), trad. M. Bonaparte, R.M. Loewenstein, in Les cinq psychanalyses, Paris, PUF, 1985. Reconstruction de la scène originaire par Freud à partir du rêve d’angoisse des loups, fait à l’âge de 4 ans.

[22] S. Freud, Le roman familial des névrosés (1909), trad. J. Laplanche, in Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, 1981, pp. 157-160.

[23] J. Lacan, Le mythe individuel du névrosé, Paris, Seuil , 2007. A propos du cas de « l’homme aux rats », (Cf. Les cinq psychanalyses) Lacan constate combien sa préhistoire familiale, à savoir l’union de ses parents, a joué un rôle dans le scénario imaginaire obsédant en lien avec le déclenchement de la crise d’angoisse.
[24] S. Freud, « Constructions dans l’analyse » (1937), trad. E. R Hawelka, U. Huber, J. Laplanche, Paris, PUF, 1985.

[25] S. Freud, « Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes » (1925) in La vie sexuelle, op. cit.en 15, p 125.

[26] A. Aichhorn, Jeunes en souffrances, psychanalyse et éducation spécialisée, Nîmes, Champs social édition, 1987, préface écrite par S. Freud.
[27] J. Lacan, « Note sur l’enfant », in Autres Ecrits, Paris, Seuil, 2001, p. 373.

[28] Aujourd’hui comme hier, la psychanalyse a toujours soulevé des résistances. L’un des motifs qui sous-tend ces dernières, est la perte d’une représentation idéalisée de l’enfance, qui n’est plus « asexuelle ». Cette résistance n’est pas d’origine intellectuelle mais affective.S. Freud, « Résistances à la psychanalyse » (1925) Article écrit en français, in Résultats, Idées, Problèmes, tome II, 1921-1938, Paris, PUF, 1985, p. 132.

[29] J. Lacan, Le séminaire Livre VII, L’éthique de la psychanalyse, (1959-1960), texte établi par J. A. Miller, Paris, Seuil, 1986, séance du 25 novembre 1959, p. 33.

[30] Les premiers psychanalystes, Minutes psychanalytiques de Vienne, trad. N. Schwab-Bakman, tome I :1906-1908, Paris, Gallimard, 1976 ; tome II : 1908-1910 : Paris, Gallimard, 1978 ; tome III : 1910-1911, Paris, Gallimard, 1979 ; tome IV : 1912-1918, Paris, Gallimard, 1983.

[31] S. Freud, Malaise dans la civilisation, trad. Ch et J. Odier, Paris, PUF, 1978.
[32] J. Lacan, Le Séminaire, Livre XVII, L’envers de la psychanalyse, (1969-1970), texte établi par J.A. Miller, Paris, Seuil, 1991.

[33] S. Freud, « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin » (1937), trad. J. Altounian, A. Bourguignon, P. Cottet, A. Rauzy, in Résultats, idées, problèmes, tome II, 1921-1928, Paris, PUF, 2005, pp 231-268.

[34] J. Lacan, « L’étourdit », in Autres Ecrits, op. cit. en 27, p. 474.

[35] J. Lacan, L’envers de la psychanalyse, séance du 11 février 1970, op. cit. en 32, p 79.

[36] S. Freud, « La psychologie du lycéen » (1914), trad. J. Altounian, A. Bourguignon, P. Cottet, A. Rauzy, in Résultats, idées, problèmes, tome I, 1890-1920, Paris, PUF, 1984, pp 227-231.
[37] J. Lacan, Le savoir du psychanalyste, Entretiens à Sainte-Anne, (1971-1972, inédit), Séance du 4 novembre 1971, p. 12.

[38] J. Lacan, Le Séminaire. Livre VII, L’éthique de la psychanalyse (1959-1960), texte établi par J. A. Miller,Paris, Seuil, 1986. Séance du 2 décembre 1959, p. 42.
[39] S. Freud, « Le moi et le ça », in Œuvres Complètes Psychanalyse, XVI, (1921-1923), Paris, PUF, 2003, pp. 255-301. La famille infiltre la réflexion de Freud. En découvrant la construction oedipienne, il indique comment la famille se trouve transposée dans la vie psychique de chaque sujet.

[40] J. Lacan, Les complexes familiaux, Paris, Navarin, 1984, pp. 13-14. Lacan accorde une importance à « l’ambiance » de la famille qui « transmet des structures, des comportements et des représentations (…) en établissant entre les générations une continuité psychique ».

[41] P. Legendre, Leçon IV, L’inestimable objet de la transmission, étude sur le principe généalogique en Occident, Paris, Fayard, 2004, pp. 146. Les catégories du juridiques ont pour fonction « de faire recommencer l’Oedipe à chaque génération ».

[42] « On attend en général de la psychanalyse qu’elle traduise, interprète, donne un autre sens. Ici, c’est la science qui substitue un vouloir dire au vouloir jouir manifeste ».S. Cottet, L’enfant excité et sa mère, Elucidation 8/9, Paris, Verdier, hiver 2003-2004, p. 57.

[43] J. Lacan, Le Séminaire, Livre X, L’angoisse (1962-1963), texte établi par J. A. Miller, Paris, Seuil 2004, séance du 28 novembre 1962, p. 53.